Réalisateur

J’ai été séduit longtemps par l’art contemporain ces derniers temps et puis j’ai déménagé en Normandie et je me suis rapproché de la lumière. J’ai commencé à trouver que l’art contemporain conceptuel, c’était beaucoup d’explications mais pas assez d’émotions. J’ai commencé à me rapprocher de la peinture, c’est à ce moment que j’ai rencontré Xavier Maly. Nous avons eu la chance de partager une belle aventure cinématographique ensemble, et c’est là qu’il m’a fait découvrir son père, et c’est là que j’ai assumé, grâce à son père, mon retour à la peinture. Parce que la peinture, c’est un cadre et des milliers d’artistes se sont exprimés à l’intérieur de ce cadre et qu’il faut oser maintenant se mesurer à ce passé avec son pinceau, ne pas sortir du cadre, ne pas inventer des concepts abracadabrants pour justifier qu’on puisse sortir de ce cadre et peindre ou ( filmer) des gens, et surtout peindre des instants.

                Un peintre doit connaître l’histoire de l’art depuis Lascaux jusqu’à Yves Klein, recevoir l’héritage d’un autre, puis le dépenser et l’oublier pour être soi-même.

                Alors au détour d’un tableau, on pense parfois à Van Gogh, à Courbet ou à Monet et puis on se dit que cette lumière là, sur les taxis de New York, sur la gloire de Bernin, au Cap Ferret et à Venise, cette lumière là, ce moment là, 
c’est maly et c'est rare !

Xavier Beauvois   2013

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