D’un poète, on attend une présentation poétique, et qu’importe si ce n’est qu’un rideau de fumée sur l’œuvre neuve ou un feu d’artifice sans rapport avec elle et très peu éclairant !

Je crois préférable de laisser Michel maly tirer seul son feu d’artifice ou plutôt son feu sans artifice.

Voici cinq ans que le regarde peindre et marcher de pinceau en pinceau, avec une assurance toujours plus grande, avec toujours le même étonnant bonheur.

D’entrée, l’harmonie fut son amie, d’entrée il eut le sens de la couleur.

Il était si jeune qu’il fallait bien qu’il use un peu l’élan de l’exubérance. Tou à coup il fut sage : je veux dire tout à coup, il maîtrisa ses dons, et eut le courage de n’en montrer que la pointe. Tout à coup il entra dans son propre classicisme.  Il le fit avec une sorte d’austérité, un refus de la facilité qui est dorénanvant l’une des plus importantes caractéristiques de sa peinture.

Il ira ailleurs encore et il ira loin, mais le voici peintre : hâtons nous de montrer ses toiles, hâtons nous de les regarder.

Michel maly existe très fortement en tant qu’artiste : avec une foi et une ferveur entières, observons le devenir.

Alain Borne    1959

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